50 000 personnes meurent chaque année d’un arrêt cardiaque en France. Et seules 5% des victimes sont sauvées. Pour faire mieux, il faut faire plus vite. Car en cas d’arrêt cardiaque, chaque seconde compte. Comment faire ? Quelles solutions privilégier ? Comment les entreprises peuvent-elles agir ? Réponses du Professeur Gilles Montalescot, responsable de l'unité des soins intensifs de l’Institut de cardiologie de la Pitié-Salpêtrière, président de l’association ACTION-Cœur.
À quoi reconnaît-on un arrêt cardiaque ?
L’arrêt cardiaque ou l’arrêt cardiorespiratoire est une perte de conscience brutale avec une disparition du pouls.
Certaines personnes pourront ressentir des symptômes préalables (par exemple : douleur thoracique, emballement du cœur ou étourdissement) ; mais parfois la perte de conscience s’effectuera avant d’avoir pu signaler le moindre symptôme et avant d’avoir pu demander de l’aide.
Pourquoi dit-on que chaque minute compte ?
Chaque minute compte car l’incapacité soudaine et complète du cœur à assurer le débit cardiaque vers les organes vitaux, expose à la mort à court terme ou à des séquelles graves. Le cerveau est un organe particulièrement sensible à cette situation et doit être protégé par les mesures d’urgence.
Comment toute personne peut-elle agir pour sauver une victime d’un arrêt cardiaque au cours de ces précieuses minutes ?
Tout un chacun devrait apprendre les gestes qui sauvent afin de pouvoir intervenir dans une telle situation.
Après avoir vérifié l’absence de conscience par l’absence de réaction de la victime (et souvent l’absence où une anomalie de la respiration, et l’absence de pouls), les gestes doivent être mis en route :
1. appeler les secours d’urgence au 15 ou au 18
2. commencer le massage cardiaque (compression thoracique)
3. défibriller le cœur à l’aide d’un défibrillateur souvent disponible dans les lieux publics
4. attendre les secours en effectuant le massage cardiaque
Quelles évolutions récentes ont permis d’améliorer la prise en charge des arrêts cardiaques ?
Tout d’abord les campagnes d’informations comme celle-ci. Et la prise de conscience qu’il s’agit d’une situation réversible survenant chez près de 50 000 français par an. Et aussi la diffusion des défibrillateurs automatiques.
Et maintenant quel progrès peut-on espérer ?
On ne peut espérer qu’une plus large prise de conscience, une plus large implication du devoir d’assistance au niveau de la population mais aussi une diffusion de l’information et d’une éducation dès le plus jeune âge au sein des écoles. Enfin, il convient de souhaiter une meilleure évaluation individuelle des risques de chacun de présenter un arrêt cardiaque.
Quels rôles peuvent jouer les entreprises et les organisations privées ou publiques dans la prévention et la prise en charge des arrêts cardiaques ?
L’entreprise est le lieu idéal pour diffuser l’information, l’éducation et sensibiliser l’ensemble du personnel à cette problématique sachant qu’une bonne partie de notre vie se déroule sur le lieu de travail. Cette information et cette éducation pourront être ensuite retransmises au sein des familles par les personnels formés au sein de l’entreprise. Les valeurs de solidarité et d’altruisme seront mises en avant au cours de tels programmes.